Interview avec Fanta Camara, jeune entrepreneur « vert » de 21 ans

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L’équilibre des trois (03) piliers économique, social et environnemental étant au cœur des grandes discussions actuellement dans le monde, LeadSen a bien voulu accorder une interview à notre jeune compatriote de 21 ans Fanta Camara. Elle est fondatrice de SEE Media Group qui va fêter son premier anniversaire cette année.

LeadSen : Pouvez-vous vous présenter ?

Fanta Camara : Je me nomme Fanta Camara, jeune fille âgée de 21 ans et étudiante en bachelor en énergie, mines et environnement.
Intéressée par les sujets sur lesquels on peut s’appuyer pour aboutir à un développement du pays et du continent africain, Fanta s’engage depuis son bas âge dans des mouvements militant pour des causes intéressantes comme la protection de l’environnement, le changement social, l’autonomisation des jeunes et des femmes… Tels sont quelques domaines dans lesquels elle se bat.

LeadSen : Qu’est-ce qui vous a poussé à entreprendre à 21 ans ?

FC : Des raisons particulières m’ont poussée à entreprendre à cet âge puisque je n’ai pas grandi dans une famille d’entrepreneurs n’ayant pas de parents entrepreneurs ou un quelconque membre de ma famille qui entreprend. Ce n’est pas du tout héréditaire mais acquis.
Je l’ai acquis sur le terrain en voyageant, entrant en contact avec des hommes et des femmes impactés par des phénomènes environnementaux, ayant des connaissances qui ne maîtrisent pas les ODDs et qui sont toujours passifs quand j’en parle avec eux. Malgré mon jeune âge, j’ai eu ces expériences qui m’ont aidée à soulever un problème bien existant. Dès l’identification du problème, j’ai pensé aux façons spéciales d’y remédier car naturellement j’adore innover. C’est là où j’ai commencé à regarder, visionner les entrepreneurs engagés pour la lutte contre les changements climatiques et autres afin de voir ce qu’ils font et les problèmes qu’ils règlent. Ce visionnage n’a pas été compliqué puisque je croise souvent des entrepreneurs, j’en connais certains et j’ai participé à beaucoup de séminaire dans ce domaine. Après analyse, je n’ai pas vu des entrepreneurs qui informent, font savoir afin que d’autres s’y voient, s’inspirent, s’expriment, les autorités y voient des problèmes… Je n’ai pas vu de média pour les ODDs dans sa globalité.
Pour moi, l’information est la clé et la chose indispensable pour un changement. Quand on ne sait, on ne fait pas. C’est là où j’ai décidé de créer une entreprise pour éradiquer ce fléau.
J’ai fait fi de mon âge et je l’ai mis en place. Je me suis considérée comme une grande car je m’impose, j’ai mes objectifs et ma mission claire pour cette entreprise.

LeadSen : Présentez votre entreprise

FC : SEE Media Group est le média en général qui débute avec SEE MAG.
SEE MAG est le nouveau magazine pour la durabilité au Sénégal et même en Afrique. Senegalese Earth and Environment en abrégé SEE englobe la terre et l’environnement sénégalais dans tous les domaines intéressants tels que ceux des ODDs. Nous travaillons sur les questions environnementales, énergétiques, éducatives… de tous les secteurs et projets de l’état mais aussi des sujets pour des structures privées. Un magazine ayant une communauté répartie entre le gouvernement, les organisations de jeunes environnementalistes et autres, les étudiants, les citoyens conscients des enjeux actuels. Nous faisons des voyages dans les zones reculées pour permettre aux populations de s’exprimer, donner leurs avis…, couvrons des importantes rencontres en rapport avec les ODDs comme le récent forum mondial de l’eau, interrogeons soient des directeurs de société ou soient les responsables RSE pour vérifier si l’aspect environnemental a été pris en compte dans leurs projets et autres. Dernièrement, pour le TER, nous avons sorti un numéro spécial qui traitait la durabilité du TER et la SETER, l’APIX… ont été interviewés, des usagers du TER ont parlé, même les sénégalais de la diaspora ont été interrogés pour les avis, messages et recommandations à leurs compatriotes et aux gouvernements sénégalais. L’infrastructure est relative à l’ODD 9. Nous ne cessons d’innover et toucher des parties importantes. Notre mission continue.

LeadSen : Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à entreprendre en étant jeune au lieu de chercher du travail (un contrat) ?

FC : Être entrepreneure, rêveuse c’est avoir une certaine mindset. Je ne dis pas que je n’aime pas être employée mais je veux écrire une histoire, faire partie de ceux qui laissent leurs empreintes de par leurs créativités. En étant employée, je serai limitée selon moi hors que mes ailes peuvent ne pas avoir de limites. C’est ma mindset. Ce que je vois d’ici 10, 15 ans (Insha’Allah) est d’être une grande cheffe d’entreprise qui a fait d’énormes choses et pouvant inspirer des générations. L’autre raison aussi peut être que j’adore me démarquer de la masse, l’âge est un atout, une occasion de montrer que c’est possible à tout âge. Néanmoins, je continue à faire mes cours en parallèle à la quête d’un diplôme d’ingénieur etc… je compte faire des stages pour approfondir mes expériences car j’adore découvrir et apprendre.

LeadSen : Comment trouvez-vous l’entrepreneuriat et quels sont les problèmes ou difficultes rencontrés ?

FC : Je trouve que l’entrepreneuriat est intéressant et peut régler beaucoup de problèmes. Je l’ai débuté en 2021 et SEE MAG aura bientôt 1an. C’est 1an de dur travail, d’acharnement. Il y a eu des problèmes et difficultés mais on a toujours essayé et essaie toujours d’y faire face. Il s’agit d’un manque d’importance ou moins d’attention accordée à un entrepreneur jeune de 21ans et surtout si c’est une entreprise nouvelle. Maintenant ça commence à bouger mais à nos débuts on peinait même à décrocher une interview avec une autorité ou grande personnalité. On envoyait des demandes d’accréditation pour couvrir des événements mais sans réponse… c’était normal selon moi car c’est à nous de prouver et nous prouvons. Les autres difficultés peuvent être articulées sur le non intérêt de la plupart des sénégalais sur les questions de développement durable mais on fait notre maximum pour sensibiliser et changer d’énormes comportements. En outre, le financement est un problème majeur chez tous les entrepreneurs et chez moi. Jusque là, tout est sur fond propre… on souhaite que des partenaires puissent nous accompagner dans cette mission et encourager notre innovation.

LeadSen : La jeunesse est un avantage ou un inconvénient quand on entreprend ?

FC : D’une part, oui et d’autre part non. Mais, il y a plus d’avantages que d’inconvénients. Ces derniers sont juste la discrimination négative quand il s’agit d’un marché à gagner etc… certains grands n’ont aucune empathie pour les petits. D’autres clients préfèrent voir les plus grands croyant que les jeunes sont moins compétents etc… Il y a les problèmes de la famille surtout quand le jeune entrepreneur est seul PDG de la maison. Les parents pensent que l’enfant est dans des choses pas du tout intéressantes car au début il n’y a que des investissements, déplacements, sacrifices faits sans argent en retour. S’ils ne comprennent pas qu’il faut du temps pour qu’une entreprise grandisse, ils te démotivent, les amis pareils, l’entourage. Quant aux avantages, il y a une préparation d’un avenir certain si l’entrepreneuriat est bien fait. C’est rare de voir un entrepreneur chevronné et confiant rater sa mission. Rien que pour ça, tous les jeunes entrepreneurs doivent se battre surtout quand on est dans un pays ayant beaucoup de chômeurs, de travailleurs ne pouvant même pas assurer toutes leurs charges. Au delà de ça, voir un problème et le résoudre est encore un moyen de prouver sa citoyenneté, patriotisme et passion pour le changement. Être entrepreneur peut être une confirmation d’un statut important sur la société. En plus, l’indépendance est une chose que tout le monde veut. Meme étant jeune, assurer ses propres dépenses est forger une certaine responsabilité qui va bien servir pour l’avenir. Un jeune entrepreneur motive, crée des emplois et écrit son histoire pour les générations futures. Beaucoup d’avantages très importants.

LeadSen : Quels conseils donnerez vous aux jeunes qui veulent entreprendre ?

FC : Je leur dis de se lancer. Vus ces nombreux avantages, ils s’en sortiront certainement. Il n’y a pas le feu, il faut juste la passion, une forte détermination et un bon choix de sa team car c’est aussi important. Des personnes ayant les mêmes visions marchent ensemble pour réussir ensemble.

LeadSen : Qui sont vos idoles ou références ?

FC : Mes idoles ou références sont ceux qui m’ont inspirée. L’inspiration se trouve du côté des entrepreneurs américains haha. Les livres des entrepreneurs et la plupart américains comme Napoléon Hill, les secrets d’innovation de Steve Jobs, les texts sur Bill Gates …m’ont inspirée et m’ont donnée le courage de me lancer très tôt. Ils ont démarré très tôt et malgré les refus et les nombreuses difficultés ils n’ont pas abandonné. Je me rappelle à mes débuts, suite à l’identification du problème je me demandais si je m’en sortirai en créant cette entreprise à cet âge? Car je ne voyais guère d’entrepreneurs à cet âge dans mon entourage. Mais à force de lire, j’ai eu des clés et motivations. Au Sénégal, il y a M. Babacar Ngom étant parti de rien. Dans le secteur des médias où je suis, il y a Mme Amy Sarr Fall (Elle dit qu’elle a été inspirée par Mme Epoté, Directrice de TV5 Monde et moi en retour je lui ai dit qu’elle m’a inspiré. Mon père amenait Intelligences Magazines à la descente j’avais 13, 14ans etc… j’aimais en lire et j’aime toujours. Si aujourd’hui je produis des magazines, c’est parce qu’elle m’a montré que c’est possible). Ma mère également m’inspire beaucoup sur le côté travail car elle est bosseuse même si elle n’est pas entrepreneuse. Mon père aussi m’a donné ce côté assistance, empathie, aide aux humains… ce qui me pousse à être au service de l’homme dans mes actions. Cette entreprise a beaucoup d’aspects servant à impacter positivement l’humain.
Comme femme influente, je suis inspirée par Michelle Obama que j’adore beaucoup. Son courage, sa persévérance et confiance en elle me poussent à m’imposer chaque jour et devant tout.

LeadSen : Votre mot de la fin

FC : Je vous remercie pour cette interview accordée. Je souhaite succès à tous les entrepreneurs et bonne chance aux futurs. Il n’y a pas d’âge, il y a idée.

Bonne continuation à Fanta et à SEE Media Group.

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